Suis-je un chrétien religieux ? Il est possible d’avoir confessé Jésus comme Seigneur, d’avoir été sincèrement touché par l’Évangile, et pourtant de s’être laissé gagner, parfois subtilement, par un esprit de religiosité. Ce n’est pas une question d’intention, mais de discernement. À travers ce texte, posons-nous la question honnêtement : suis-je un chrétien religieux, ou un disciple animé par l’Esprit ? Quand la forme prend le dessus sur la relation Il y a un danger réel à pratiquer la foi chrétienne comme une série de rituels ou de devoirs, tout en perdant de vue le cœur même de l’Évangile : la communion vivante avec Dieu par Christ. Jésus l’a clairement dénoncé : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi » (Matthieu 15.8). On peut prier chaque jour, aller fidèlement au culte, donner sa dîme, et pourtant ne plus entretenir de relation intime avec Dieu. Le feu du premier amour s’est peut-être éteint, remplacé par des automatismes. Quand je juge les autres selon des apparences Le chrétien religieux regarde l’extérieur. Il évalue la spiritualité d’une personne par sa tenue vestimentaire, sa façon de prier, ou son langage. Il oublie que Dieu regarde au cœur (1 Samuel 16.7). Il devient comme le pharisien dans la parabole, qui se croit juste et méprise le publicain (Luc 18.11-12). Quand le jugement prend le pas sur la compassion, quand la vérité est proclamée sans grâce, c’est que l’esprit religieux est à l’œuvre. Quand mon service est sans joie, ni passion Un signe révélateur d’une religiosité rampante est le manque de joie dans le service de Dieu. Le chrétien animé par l’Esprit sert avec reconnaissance, avec feu. Le chrétien religieux, lui, sert par obligation. Ce n’est plus une réponse d’amour, mais un poids à porter. Paul écrivait : « Ne soyez pas paresseux dans votre zèle ; soyez fervents d’esprit. Servez le Seigneur. » (Romains 12.11) Le chrétien religieux, au contraire, peut continuer à faire les choses — mais sans ferveur, sans vie, sans fruit. Quand je résiste aux mouvements de l’Esprit Le chrétien religieux aime la stabilité, les traditions, les choses prévisibles. Il est mal à l’aise avec le souffle de l’Esprit, qui bouscule, renouvelle et restaure de manière parfois inattendue. Pourtant, « là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté » (2 Corinthiens 3.17). Lorsque l’on préfère le confort du connu à l’élan de la foi, c’est souvent un signe que la religiosité a pris le dessus. Quand la culpabilité remplace la grâce Un chrétien religieux vit souvent dans la peur d’échouer. Il cherche à plaire à Dieu par ses efforts. Il connaît le salut par grâce en théorie, mais il continue à vivre sous la loi dans sa pratique quotidienne. Il oublie que « ce n’est pas par les œuvres de la loi que personne ne sera justifié » (Galates 2.16). Quand la foi devient un fardeau moral et non une liberté joyeuse, c’est que la grâce n’a plus la première place. Revenir à la source vivante Si, en lisant ces lignes, tu te rends compte que certains traits s’appliquent à toi, ce n’est pas une condamnation — c’est un appel à revenir. Jésus ne rejette pas celui qui s’approche de lui avec un cœur sincère. Il dit encore aujourd’hui à son Église : « Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres. » (Apocalypse 2.4-5) Le Seigneur ne cherche pas des religieux. Il cherche des adorateurs en esprit et en vérité (Jean 4.23). Il ne veut pas des serviteurs fatigués, mais des enfants amoureux de leur Père.
Esprit de religiosité