Il est possible de participer fidèlement à la vie de l’Église, de chanter des cantiques, de servir même avec zèle, et pourtant d’avoir perdu ce qui en fait l’essence : l’amour brûlant pour Christ. Un piège subtil peut alors s’installer : l’esprit de religiosité. Ce n’est pas la crainte respectueuse de Dieu, ni la piété authentique, mais une routine spirituelle où les gestes remplacent la flamme, où la forme a pris le dessus sur la foi vivante. Jésus a clairement dénoncé cet état quand il déclara : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi » (Matthieu 15.8). L’esprit religieux fait tout en apparence, mais sans profondeur. Il garde l’image extérieure de la piété, mais renie la puissance de la vie de l’Esprit.

Paul, dans sa lettre à Timothée, avait annoncé que dans les temps difficiles, beaucoup « garderaient les formes extérieures de la piété, mais renieraient ce qui en fait la force » (2 Timothée 3.5). Voilà le signe d’un cœur déconnecté, engourdi par les habitudes, vidé de son amour premier. Mais Christ n’a jamais appelé ses disciples à vivre une foi automatique. Il veut une relation vivante, passionnée, brûlante. Regardons maintenent quelques éléments nous permettant de sortir de l’esprit de religiosité.

La foi véritable est enracinée dans l’amour. Mais l’esprit de religiosité remplace cet amour par des traditions, des obligations, une discipline froide. C’est exactement ce que Jésus reproche à l’Église d’Éphèse dans l’Apocalypse. Malgré leurs œuvres, leur discernement, leur endurance, il leur dit : « Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour » (Apocalypse 2.4). On peut servir Dieu sans l’aimer comme avant. On peut faire le bien sans être brûlé par la flamme de la passion. Cela, pour Jésus, est une chute grave. Car l’amour est la source de tout.

Le premier amour se reconnaît à la joie, à la spontanéité, à cette faim de Dieu qui animait nos débuts. Quand cette flamme s’éteint, les œuvres demeurent peut-être, mais elles sont faites sans vie, sans joie, sans présence. Jésus dit alors : « Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi et recommence à agir comme au début » (Apocalypse 2.5). Se souvenir c’est reconnaître que quelque chose s’est éteint. Voilà le premier pas vers le réveil. Car le plus grand danger n’est pas d’être tombé, mais de ne plus s’en rendre compte pour ne plus jamais se relever.

Le chemin de la restauration commence par une repentance réelle. Non une culpabilité vague, mais une prise de conscience précise qui reconnait que notre cœur s’est éloigné. Tout comme David, il nous faut prier avec vérité : « Ô Dieu, crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé. Ne me rejette pas loin de toi, ne me retire pas ton Esprit saint. Rends-moi la joie d’être sauvé » (Psaume 51.12-14). C’est dans une prière sincère qui vient du coeur que Dieu rallume ce qui a été éteint.

b) Rechercher la présence de Dieu plus que les habitudes

L’esprit religieux aime les horaires, les procédures, les règles, les formes, les programmes. Il n’aime pas que ça change ou que ça varie. Il se complait dans une structure ferme. Toutefois, Dieu cherche autre chose. Jésus disait à la femme samaritaine : « L’heure vient — et elle est déjà là — où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (Jean 4.23). Il ne s’agit pas d’adorer avec la bonne méthode, mais avec un cœur vrai. Revenir au premier amour, c’est retrouver cette intimité où l’on vient devant Dieu non pas pour accomplir un devoir, mais pour le rencontrer.

c) Se laisser remplir à nouveau du Saint-Esprit

L’esprit de religiosité est sec, mécanique, sans vie. Le Saint-Esprit, lui, vivifie. Paul nous exhorte : « Ne vous enivrez pas de vin : cela mène à une vie de désordre. Soyez au contraire remplis de l’Esprit » (Éphésiens 5.18). Seul l’Esprit peut faire fondre la glace du cœur religieux et raviver le feu. C’est lui qui nous rend sensibles, humbles, amoureux de Jésus. Là où l’Esprit agit, la vie revient, la louange devient un feu, la Parole devient vivante, la prière devient rencontre et nos réunions deviennent un incontournable. Toutes les occasions sont bonnes pour que nous nous rencontrions souvent.

Revenir au premier amour, c’est revenir à Jésus. Pas seulement au Jésus que nous confessons avec nos lèvres, mais au Jésus que nous désirons de tout notre cœur. C’est à lui que Dieu nous appelle, encore aujourd’hui : « Reviens à moi, car je t’ai racheté » (Ésaïe 44.22). Le Père ne nous condamne pas pour notre froideur ; il nous appelle à revenir. Comme au jour où nos cœurs brûlaient simplement parce que nous étions sauvés. Comme au jour où notre plus grand désir était de passer du temps avec lui.


Sortir de l’esprit de religiosité n’est pas une question de méthode, mais de cœur. Cela commence par une repentance sincère, une soif renouvelée de sa présence, une dépendance fraîche au Saint-Esprit. Ce que Dieu veut, c’est un cœur vrai, un cœur passionné, un cœur qui l’aime. Et quand ce cœur revient, tout change.

  • La foi retrouve sa puissance
  • La prière sa profondeur
  • L’Église son feu.

Alors, permettons à Dieu de rallumer ce feu. Laissons-le restaurer notre amour. Car « si nous sommes infidèles, lui reste fidèle, car il ne peut se renier lui-même » (2 Timothée 2.13).

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