Comment obéir au livre de l’Apocalypse ?

Contrairement à une idée répandue, le livre de l’Apocalypse n’est pas simplement une vision codée des événements futurs. Il est un appel vibrant à la fidélité, à la sainteté et à la vigilance spirituelle pour chaque croyant. Jésus n’a pas révélé ce livre pour attiser la spéculation prophétique, mais pour appeler son Église à une obéissance radicale dans les temps troublés. Voici neuf manières concrètes d’y répondre avec foi et engagement.

La première manière d’obéir consiste à revenir à son premier amour. Dans Apocalypse 2.4-5, Jésus adresse ce reproche à l’Église d’Éphèse : « Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi et reviens à ta conduite première. » Ce retour n’est pas sentimental, mais spirituel. Il s’agit de raviver une relation vivante avec Jésus, marquée par la passion, la prière et l’obéissance. L’amour pour Christ doit être notre premier moteur.

Ensuite, l’obéissance s’exprime par le fait de rester fidèle jusqu’à la mort. « Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie » (Apocalypse 2.10). Ces paroles, adressées à l’Église de Smyrne, rappellent que la fidélité à Christ ne dépend pas des circonstances. Elle se prouve dans les épreuves, la souffrance, la solitude, voire la persécution. L’Apocalypse enseigne une fidélité qui coûte, mais qui couronne.

Une autre forme d’obéissance est de rejeter la compromission spirituelle et morale. L’Église de Pergame tolérait des doctrines corrompues (Apocalypse 2.14-16), et celle de Thyatire permettait des pratiques immorales inspirées par une fausse prophétesse (Apocalypse 2.20-21). Le Seigneur appelle à la repentance. Obéir, c’est refuser les compromis, même subtils, et demeurer dans la vérité — tant doctrinale que comportementale.

Le livre de l’Apocalypse appelle aussi à veiller et garder sa robe blanche. « Veille donc… » dit Jésus à Sardes (Apocalypse 3.3), et il déclare ailleurs : « Heureux celui qui veille et garde ses vêtements, afin de ne pas marcher nu » (Apocalypse 16.15). L’obéissance ici, c’est rester éveillé, attentif à sa vie spirituelle, à ses choix, et ne pas se laisser endormir par le confort ou les distractions du monde. La blancheur du vêtement est l’image d’une vie sanctifiée.

L’Église est également appelée à écouter ce que l’Esprit dit aux Églises. À sept reprises dans les chapitres 2 et 3, la même phrase revient : « Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises. » Cela suppose une écoute spirituelle, une disposition du cœur à discerner la voix du Saint-Esprit, à répondre à ses appels à la repentance, au zèle, à la persévérance. Obéir, c’est tendre l’oreille et agir.

Il y a aussi un appel clair à adorer Dieu seul et rejeter toute idolâtrie. Dans Apocalypse 14.7, un ange proclame : « Craignez Dieu et donnez-lui gloire », et dans Apocalypse 22.8-9, Jean est corrigé quand il tente d’adorer un ange : « Adore Dieu. » Toute idolâtrie — qu’elle prenne la forme de l’argent, du pouvoir, de l’image de soi ou d’objets religieux — est une offense à Dieu. Obéir, c’est le placer au centre de tout, le glorifier seul et rejeter toute déviation.

Un des appels les plus solennels de l’Apocalypse est de refuser de se soumettre à la bête, symbole des systèmes politiques, religieux et économiques qui s’opposent à Dieu. « Si quelqu’un adore la bête et son image et reçoit sa marque… il boira lui aussi du vin de la colère de Dieu » (Apocalypse 14.9-10). Obéir signifie refuser toute forme d’allégeance à ce qui s’oppose au règne de Christ, même si cela entraîne le rejet, la perte ou la souffrance.

Enfin, il est dit : « Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre ! » (Apocalypse 22.7). Garder signifie intégrer, méditer, vivre. Ce livre prophétique est une exhortation à la vigilance, à la foi et à l’espérance. L’obéissance consiste à ne pas laisser ces paroles s’envoler comme des slogans, mais à les incarner dans notre quotidien, avec persévérance et foi.

En résumé, obéir au livre de l’Apocalypse, ce n’est pas chercher à décoder des mystères obscurs, mais à vivre dans la lumière. C’est une marche de fidélité, de vigilance et de consécration, nourrie par la Parole et animée par l’Esprit. C’est un engagement à vivre pour Jésus dans un monde qui le rejette, à être une Église prête, pure, fervente. Ce n’est pas une obéissance rituelle ou légaliste, mais une transformation du cœur. Car c’est ainsi que l’Église devient ce qu’elle est appelée à être : une lumière dans les ténèbres, une épouse qui attend son Époux.

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