La question du rôle des femmes dans l’Église, en particulier leur droit de prêcher, suscite encore aujourd’hui des débats dans plusieurs milieux chrétiens. Certains s’appuient sur des versets sortis de leur contexte pour leur interdire toute forme d’enseignement public. Ce qui est paradoxal c’est qu’on permet aux femmes d’enseigner les enfants à l’école du dimanche. Pourtant, lorsqu’on lit les Écritures dans leur ensemble, on découvre un témoignage fort et cohérent : Dieu appelle aussi les femmes à proclamer sa Parole. Ce texte présente une réflexion biblique claire montrant que la prédication féminine n’est pas une nouveauté culturelle, mais un prolongement légitime de l’œuvre de Dieu dans son Église. Dieu a utilisé des femmes pour parler en son nom Dans l’Ancien Testament, plusieurs femmes ont reçu un appel prophétique. Elles ont proclamé la volonté de Dieu, enseigné le peuple, et ont été publiquement reconnues dans leurs fonctions spirituelles. Par exemple, Myriam, la sœur de Moïse, est appelée prophétesse et conduit le peuple dans la louange : Exode 15.20 – « Myriam, la prophétesse, sœur d’Aaron, prit un tambourin dans sa main, et toutes les femmes la suivirent… » Débora, pour sa part, est une autre figure centrale. Elle était à la fois prophétesse et juge, c’est-à-dire dirigeante d’Israël : Juges 4.4-5 – « À cette époque, Débora, une prophétesse, femme de Lappidoth, exerçait la fonction de juge en Israël. Elle siégeait sous le palmier de Débora… et les Israélites montaient vers elle pour obtenir justice. » Enfin, Hulda est consultée par les responsables religieux eux-mêmes à une époque de réforme spirituelle : 2 Rois 22.14-16 – « Ils allèrent trouver la prophétesse Hulda… Elle leur dit : Voici ce que dit l’Éternel… » Ces exemples montrent que Dieu a aussi utilisé des femmes pour transmettre sa parole au peuple dans l’ancienne alliance.. Jésus a honoré les femmes comme messagères de la Bonne Nouvelle La plus grande nouvelle de l’histoire, celle de la résurrection, a été confiée à une femme. Jésus ressuscité apparaît à Marie de Magdala et lui confie une mission : Jean 20.17-18 – « Jésus lui dit : Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères et dis-leur… Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu’elle avait vu le Seigneur. » Jésus ne choisit pas un apôtre masculin, mais confie à une femme la première proclamation du cœur de l’Évangile. Cela témoigne de la confiance qu’il avait envers ses disciples féminines. De plus, Jésus a constamment valorisé les femmes tout au long de son ministère. Il a enseigné Marie de Béthanie, assise à ses pieds comme un disciple (Luc 10.39), et il a dialogué avec la Samaritaine, à qui il a révélé son identité messianique et qui fut une évangéliste pour son peuple. (Jean 4.26). Jésus a brisé les barrières culturelles de son époque et a libéré la parole des femmes pour le Royaume. Le Saint-Esprit appelle aussi les femmes à prophétiser et enseigner Lors de la Pentecôte, l’apôtre Pierre cite le prophète Joël pour expliquer ce qui se passe. Ce passage est fondamental, car il montre que la prophétie – forme de proclamation inspirée – est donnée aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Actes 2.17-18 – « Voici ce qui arrivera dans les derniers jours, dit Dieu : je répandrai de mon Esprit sur tout le monde ; vos fils et vos filles prophétiseront… même sur mes serviteurs et sur mes servantes, je répandrai de mon Esprit. » Plus tard, Luc nous rapporte que les quatre filles de Philippe exerçaient un ministère prophétique : Actes 21.9 – « Il avait quatre filles vierges qui prophétisaient. » La prophétie biblique est bien plus qu’un encouragement personnel : c’est un message public pour édifier l’Église. Ces femmes avaient donc une fonction visible et reconnue au sein de la communauté chrétienne. Paul reconnaît le ministère féminin dans l’Église L’apôtre Paul lui-même mentionne et recommande plusieurs femmes engagées dans le service de l’Église. Romains 16.1-2 – « Je vous recommande notre sœur Phébée, qui est servante (diaconesse) de l’Église de Cenchrées. » Romains 16.3 – « Saluez Prisca et Aquilas, mes compagnons d’œuvre en Jésus-Christ… » Prisca (ou Priscille) joue un rôle actif dans l’enseignement. Elle et son mari Aquilas enseignent à Apollos, un prédicateur éloquent : Actes 18.26 – « Ils le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu. » Enfin, Paul mentionne aussi Junias comme apôtre : Romains 16.7 – « Saluez Andronicus et Junias… Ils sont remarquables parmi les apôtres. » Ces femmes ne sont pas mentionnées par politesse. Paul les considère comme de véritables collaboratrices dans l’œuvre du Seigneur. Qu’en est-il de 1 Timothée 2.12 ? Un des versets les plus invoqués pour interdire aux femmes d’enseigner est le suivant : 1 Timothée 2.12 – « Je ne permets pas à la femme d’enseigner ni de prendre autorité sur l’homme… » Ce verset mérite une attention particulière. Il ne s’agit pas d’un commandement universel, mais d’une réponse pastorale à une situation locale à Éphèse, où des femmes non formées propageaient des erreurs (cf. 1 Timothée 1.3-7). Si ce verset était une règle absolue, Paul se contredirait en reconnaissant ailleurs des femmes prophétesses, enseignantes, apôtres et collaboratrices. Les instructions de Paul dans 1 Timothée visent donc à corriger un désordre doctrinal, et non à exclure toutes les femmes de l’enseignement spirituel. La prédication féminine est un don, non une rébellion Prêcher n’est pas une question de pouvoir, mais de service. Lorsqu’une femme est remplie de l’Esprit, appelée par Dieu, et fidèle à la saine doctrine, rien dans la Bible ne lui interdit de proclamer l’Évangile. Galates 3.28 – « Il n’y a plus ni homme ni femme : vous êtes tous un en Jésus-Christ. » 1 Thessaloniciens 5.19-20 – « N’éteignez pas l’Esprit. Ne méprisez pas les prophéties. » Interdire à une femme de prêcher, quand Dieu l’appelle et l’équipe pour le faire, c’est résister à l’Esprit et éteindre un feu divin que l’Église a besoin d’entendre. Femmes, levez-vous
Rôle de la femme dans l’Église